lundi 6 février 2012

Le sauvetage des "Lejaby" ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt de licenciements

Cette semaine les 93 salariées de Lejaby à Yssingeaux ont eu la joie d'apprendre qu'un repreneur "providentiel" avait été trouvé par le gouvernement. En effet c'est l'un des sous-traitant de Louis Vuitton qui reprend ces salariées.

Pour mémoire Louis Vuitton est une des sociétés du groupe LVMH dont Bernard Arnaud est le dirigeant. Il fait partie des plus riches de France (probablement le plus riche) et aussi et bien évidemment des proches de Nicolas Sarkozy et d'ailleurs il fut son témoin de mariage, c'est dire si la proximité existante peut parfois aider bien des choses. Ne dit-on pas que Bernard Arnaud fait partie de la bande du Fouquet's ?

Alors je ne fais pas faire la fine bouche même si je suis convaincu que le repreneur, la SOFAMA n'avait aucune intention de reprendre les "Lejaby" car si tel avait été le cas, son dirigeant aurait déposé une offre de reprise auprès du tribunal de commerce.

Par contre je suis convaincu que si François Hollande n'avait pas délégué sur place Arnaud Montebourg, Nicolas Sarkozy n'aurait pas bougé le petit doigt, la proximité des élections fait parfois des miracles quand durant cinq longues années on a laissé faire, voyez plutôt :


Quelques plans sociaux 2008-2012 (liste non exhaustive)
Date Société Nbre de licenciements
Janvier 2008 Glaxo Smith Kline 162 (source)
Octobre 2008 Molex 283 (source)
Novembre 2008 Lear 209 (source)
Novembre 2008 CAMIF 780 (source)
Décembre 2008 Pfizer 700 (source)
Décembre 2008 3M 110 (source)
Février 2009 Caterpilar 733 (source)
Mars 2009 Continental Clairoix 1120 (source)
Mars 2009 Continental Rambouillet 382 (source)
Mars 2009 Valéo 104 (source)
Mai 2009 Goodyear 820 (source)
Mai 2009 Fulmen 314 (source)
Juin 2009 Chaffoteaux et Maury 207 (source)
Juin 2009 Benneteau 60 (source)
Juillet 2009 Alcaltel-Luccent 850 (source)
Juillet 2009 Bodycote 106 (source)
Septembre 2009 Culture Bière 61 (source)
Octobre 2010 La Redoute 151 (source)
Décembre 2010 Sanofi-Aventis 575 (source)
Janvier 2011 Ducros-Express 577 (source)
Février 2011 Alcan 100 (source)
Avril 2011 3 Suisses 149 (source)
Juillet 2011 Cooper Standard Automotive 316 (source)
Septembre 2011 Fralib 134 (source)
Septembre 2011 Pfizer 225 (source)
Septembre 2011 Faurecia 210 (source)
Novembre 2011 A Novo 130 (source)
Janvier 2012 Sea France 510 (source)
Total
10 078 licenciements


La mondialisation malheureuse : l’affaire Lejaby, par Éric Verhaeghe

La mondialisation malheureuse : l'affaire Lejaby, par Éric Verhaeghe

Comme vous l'avez peut-être vu, l'entreprise Lejaby, dernier fabricant de lingerie en France, change de main, et va fermer sa dernière usine en France, licenciant 250 personnes sur 450.

Éric Verhaeghe (ancien président de l'Apec qui a démissionné avec fracas en 2011), que j'ai récemment croisé, a accepté de nous livrer son enrichissant témoignage – dans le financiarisme, on n'accueille pas à bras ouverts des repreneurs cherchant à maintenir l'emploi en France…

Le tribunal de commerce de Lyon a, sans grande surprise, choisi l'offre de reprise d'Alain Prost (à ne pas confondre avec le pilote automobile), excellent connaisseur du secteur, pour reprendre Lejaby, la célèbre marque de lingerie française, installée à Rillieux-la-Pape, avec une usine à Yssingeaux, en Haute-Loire. L'offre d'Alain Prost prévoit la fermeture de ce site et la délocalisation complète de la production en Tunisie. Une affaire emblématique de l'injonction paradoxale française où, au moment où chacun mesure les dégâts causés par notre désindustrialisation, personne n'est vraiment en position de l'arrêter.

Comme j'ai, sous l'égide de Parménide, que je viens de créer, caressé l'idée de monter une offre de reprise, que je n'ai finalement pas déposée, je me permets d'ajouter quelques post-scriptum à cette affaire. Mon projet, avec quelques partenaires, consistait à formuler une offre de relocalisation de l'activité dans les 5 ans sur le territoire français. Mon autre idée était de proposer une projet socialement responsable, c'est-à-dire avec un accord de méthode immédiatement négocié avec les salariés, partageant la stratégie de l'entreprise avec eux, et les associant fortement au capital de l'entreprise.

Je crois qu'il n'est pas inutile d'expliquer aujourd'hui pourquoi je n'ai pas déposé cette offre.

La légitimité d'Alain Prost

Tout d'abord, je voudrais dissiper toute ambiguïté: je considère que le choix d'Alain Prost, associé à la famille fondatrice de Lejaby, est tout à fait légitime et constitue probablement, au vu des offres qui étaient déposées, le choix le plus judicieux et le plus sécurisant pour l'emploi dans le groupe.

L'homme est un excellent professionnel, avec un projet industriel cohérent, et financé à hauteur de ses ambitions. J'ajouterais même que je comprends parfaitement les raisons pour lesquelles il propose une délocalisation complète: il y a 5 ans, Lejaby faisait 100 millions de chiffres d'affaires. Aujourd'hui l'entreprise atteint à peine les 20 millions. Avec des prix de production trois fois inférieurs en Tunisie par rapport à la France, les calculs sont assez vite faits, sachant que les besoins immédiats de trésorerie de l'entreprise sont très importants et qu'il faut donc dégager du chiffre rapidement.

D'une certaine façon, toutes choses égales par ailleurs, tout plaide pour que les entreprises industrielles aillent vers les pays où la main-d'oeuvre est moins chère. Enrayer cette logique est à peu près impossible.

Comment proposer un autre modèle?

Pour sortir de cette logique de délocalisation, il faut se situer dans un autre cadre, qui est, osons les mots, un autre cadre capitalistique.

Dans le cas de l'offre que j'avais préparée, le sujet immédiat était celui du financement. Une offre sérieuse ne pouvait être déposée avec moins de 4 millions d'euros. Et pour trouver 4 millions d'euros à investir dans une usine, en France, il n'y a pas une infinité de solutions.

Soit vous les détenez à titre personnel, et vous devenez patron de l'usine. C'est la solution la plus confortable.

Soit vous les empruntez à la banque, avec la nécessité de convaincre la banque de vous prêter l'argent, et la nécessité de le rembourser coûte-que-coûte. Par les temps qui courent, les banques décidées à prêter de l'argent à une entreprise de textile en liquidation judiciaire ne sont évidemment pas légion. On s'en doute.

Soit vous bénéficiez de l'intervention d'un fonds d'investissement. Il en existe de multiples, avec des profils différents, mais leur caractéristique commune est simple: le fonds tient à la rentabilité de l'argent qu'il prête. Cela ne surprendra personne, mais… Cela comporte des conséquences simples, si l'on songe que le taux de rentabilité habituellement attendu par les fonds tourne autour de 15%. Autrement dit, pour 4 millions prêtés, il faut s'engager à rendre au fonds 600.000 euros par an pendant toute la durée de l'investissement, qui se situe d'ordinaire entre 5 et 10 ans.

Ce genre de circonstance simplifie très vite la définition de la stratégie: il faut dégager du cash rapidement, donc renoncer à toutes les activités qui demandent patience et persévérance. Pour être encore plus clair: le développement économique doit être bref et percutant, sinon le fonds n'est pas content et change le management de l'entreprise.
Évidemment, dans ce contexte, se lancer dans des projets de relocalisation de l'activité industrielle en France n'est guère sérieux et souffre, quoiqu'il arrive, d'un handicap par rapport aux offres tournées vers la rentabilité immédiate.

Réinventer un autre modèle capitalistique

Ce petit exercice pratique montre la difficulté de donner corps à un modèle de «made in France» tel qu'on pourrait l'imaginer. Relocaliser l'industrie en France suppose de réunir quelques conditions.

Premièrement, il faut disposer d'un fonds d'investissement suffisamment patient pour ne pas exiger des taux de rentabilité incompatibles avec des stratégies à long terme. De ce point de vue, il existe toute une conception de la croissance, du développement, de l'activité, à reconstruire autour d'une profitabilité plus faible que celles attendues par les détenteurs actuels du capital. On peut prendre le problème par tous les bouts, on y revient toujours: 15% de profit par an n'est pas compatible avec un modèle industriel socialement soutenable.

Deuxièmement, il faut positionner les pouvoirs publics dans ce jeu. Les fonds souverains mis en place comme le FSI sont tournés vers des activités stratégiques dont le textile ne fait pas partie. Je passerai rapidement sur les sous-jacents de cette question, et sur l'état d'esprit des pouvoirs publics tel que je l'ai perçu lorsque j'ai tenté de plaider mon dossier. Mais il est clair que la nécessité de réindustrialiser la France ne s'est pas encore imposée comme une évidence.

Je puis le comprendre d'ailleurs. Après tout, nous n'avons pas tranché collectivement la stratégie que nous voulons défendre. Il n'en demeure pas moins que la réindustrialisation du pays n'est envisageable qu'avec un engagement fort de l'Etat, notamment sous forme de garanties en cas de prêt bancaire ou d'encouragement à des financements longs.

Une autre vision de l'entreprise

Si un jour nous nous décidons à réunir ces conditions, alors, nous pouvons imaginer de développer une conception de la société et de l'économie fondée sur deux axes.
Premier axe: l'association effective du travail au capital en accordant une très large place aux salariés dans les conseils d'administration, en développant l'épargne salariale, et en donnant aux institutions représentatives du personnel un vrai rôle dans le partage de la valeur ajoutée.

Deuxième axe: une conception de l'entreprise tournée vers un rapport au temps beaucoup moins court-termiste et vers une réponse durable au besoin de cohésion sociale. Plonger les salariés dans une exigence quotidienne de sacrifice avec la menace constante de supprimer leur emploi ne peut en aucun cas constituer un modèle de société. De ce point de vue, nous devons forger une autre conception de notre rapport au coût du travail. Rémunérer les gens qui produisent n'est pas un handicap, mais un élément de construction normale d'une société.

Je ne pouvais pas, évidemment, ne pas conclure par ce point. Dans le cas de Lejaby, le coût du travail n'est pas problématique par rapport à l'Allemagne, mais par rapport à la Tunisie. Imposer une TVA sociale ne fera qu'aggraver la situation. La TVA sociale renchérira les produits Lejaby, sans combler le différentiel avec les salariés tunisiens, qui sont payés quatre ou cinq fois moins chers qu'en France. L'ajustement de 5 ou 10% sur le coût du travail à Yssingeaux n'y changera rien. Au contraire. En augmentant le prix des produits, la TVA sociale obligera les producteurs français à délocaliser encore plus pour reconstituer leurs marges.

Eric Verhaeghe, fondateur de Parménide

(NdB : je vous conseille son excellent blog Jusqu'ici Tout Va bien)

jeudi 2 février 2012

Bayrou: les Français prêts à "2 euros de plus" pour acheter français

 

Bayrou: les Français prêts à "2 euros de plus" pour acheter français

Par LEXPRESS.fr, publié le 22/01/2012 à 15:35, mis à jour à 15:41

Bayrou: les Français prêts à "2 euros de plus" pour acheter français

François Bayrou, le 7 décembre 2011, lors de l'annonce officielle de sa candidature.

Reuters

Le candidat centriste à la présidentielle propose la création d'un label "Produit en France" pour aiguiller les consommateurs. 

François Bayrou, candidat du MoDem à la présidentielle, a affirmé ce dimanche sur Canal+ que "beaucoup de Français peuvent mettre 2 euros de plus" pour acheter des produits bénéficiant d'un "label Produit en France". S'appuyant sur le "drame" de Lejaby, il a déclaré que le coût du travail sur une pièce de lingerie était en France "d'à peu près 3 ou 4 euros" contre "un euro ou un euro et demi" en Tunisie, soit une "différence d'à peine 2 euros". 

"Est-ce qu'il existe quelque chose qui n'ait pas été essayé" pour que l'acheteur de lingerie "choisisse, sur 80 euros, de payer 1 ou 2 euros de plus pour avoir de la production française?", s'est-il interrogé, avant de proposer "un label Produit en France de manière à ce que le consommateur soit un soutien actif de la consommation française". 

A la question: "mais en temps de crise, le consommateur peut vraiment faire attention à cette étiquette-là?", Bayrou s'en est dit "absolument certain". "Si le label est crédible (...), si ça devient un sujet obsessionnel comme il faut que ça le soit pour tout le monde, oui je crois que ça peut faire la différence. Beaucoup de Français sont comme moi et peut-être comme vous, c'est-à-dire qu'ils peuvent mettre 2 euros de plus...". 

Alors que la journaliste lui rétorquait: "Moi j'en ai les moyens et vous aussi", le député béarnais a déclaré qu'il y avait "60% des Français, je crois, 50% et quelque, qui disent qu'ils sont prêts à le faire". 

mercredi 1 février 2012

Les ouvriers d'yssingeaux face au président



Actualités 1 nouveau résultat pour Lejaby
 
Les ouvriers d'yssingeaux face au président
France 3
Les salariés de l'usine Lejaby à Yssingeaux (43) menacée de fermeture, ont regardé dimanche 29 janvier l'intervention du chef de l'Etat. Ils attendent des actes concrets de la part de Nicolas Sarkozy qui a déclaré qu'il ne les laisserait "pas tomber".

lundi 30 janvier 2012

Lejaby: le personnel d'Yssingeaux attend "des actes concrets" de Sarkozy

Lejaby: le personnel d'Yssingeaux attend "des actes concrets" de Sarkozy
 
Les 93 salariés de l'usine Lejaby à Yssingeaux (Haute-Loire), menacée de fermeture, attendent "des actes concrets", après les déclarations dimanche de Nicolas Sarkozy, qui a assuré qu'il ne les laisserait "pas tomber"
 
 

Les 93 salariés de l'usine Lejaby à Yssingeaux (Haute-Loire), menacée de fermeture, attendent "des actes concrets", après les déclarations dimanche de Nicolas Sarkozy, qui a assuré qu'il ne les laisserait "pas tomber"

Les 93 salariés de l'usine Lejaby à Yssingeaux (Haute-Loire), menacée de fermeture, attendent "des actes concrets", après les déclarations dimanche de Nicolas Sarkozy, qui a assuré qu'il ne les laisserait "pas tomber".

"Nous attendons un projet de reprise de l'activité et le recul des licenciements prévus le 7 février jusqu'à la mise en place de ce projet", a écrit lundi le personnel dans une lettre adressée au président, également envoyée aux médias.

Le ministre UMP et maire du Puy-en-Velay Laurent Wauquiez a annoncé vendredi être en contact "avec neuf repreneurs industriels", dont trois "très sérieux". Il est revenu lundi dans l'atelier pour dire qu'il y travaillait toujours activement, a indiqué la CGT.

"Nous nous réjouissons que vous ayez enfin pris conscience des dégâts des licenciements et des délocalisations", ajoutent dans leur lettre les salariés, qui depuis une dizaine de jours occupent leur atelier et se disent prêts à continuer leur mobilisation jusqu'à l'élection présidentielle "si nécessaire".

Ils ont décidé lundi d'une manifestation jeudi à Yssingeaux et d'une "journée portes ouvertes" samedi pour les habitants de la région.

"Notre lutte est le symbole de toutes les luttes contre les licenciements et la désindustrialisation", estiment-ils.

"Maintenant, nous attendons des actes concrets et pas seulement des promesses. Nous avons encore en mémoire les engagements de Gandrange en Moselle où les emplois devaient être maintenus et aujourd'hui ils ont disparus", ajoutent ces 90 femmes et trois hommes.

"Je ne laisserai pas tomber les gens de Lejaby", a déclaré dimanche M. Sarkozy lors de son intervention télévisée, qu'une partie du personnel a suivie depuis l'usine. "J'espère que dans quelques jours on aura trouvé la solution" pour l'usine, a ajouté le président.

Les employés d'Yssingeaux demandent aussi "le relèvement de la prime légale de licenciement" et des préretraites "à partir de 55 ans pour que les salariés licenciés ne se retrouvent pas au RSA avant l'âge de la retraite".

Le tribunal de commerce de Lyon a choisi le 18 janvier Alain Prost comme repreneur de la société Lejaby en liquidation, qui ne garde que 195 des 450 salariés en France et ne conserve pas sa dernière usine dans l'Hexagone, en Haute-Loire, en sous-traitant sa production en Tunisie.

Sarkozy, Lejaby et les promesses de Gandrange

 
Nicolas Sarkozy a promis aux salariés de Lejaby qu'il ne les laisserait pas tomber. Un engagement similaire à celui pris devant les employés de Gandrange
 
 
Le président de la République Nicolas Sarkozy a refusé dimanche à la télévision de dire s'il était candidat pour un nouveau mandat et annoncé que le taux normal de TVA augmentera au 1er octobre de 1,6 point, passant de 19,6% à 21,2%, et la CSG sur les revenus financiers sera relevée de deux points. (c) Afp
 
Les ouvriers de l'usine Lejaby qui ont tendu l'oreille, ont pu entendre Nicolas Sarkozy prendre un engagement : "Je ne laisserai pas tomber les gens de Lejaby". Une promesse qui rappelle furieusement celle faite au salarié de l'aciérie de Gandrange.
 

En 2008, le président avaient déclaré aux employés d'Arcelor-Mittal : "Soit avec Mittal comme propriétaire, soit avec un autre propriétaire éventuel, l'Etat préfère investir pour moderniser le site plutôt que payer de l'argent pour accompagner des gens soit en préretraite, soit au chômage. (...) Ce qui se joue, ça va au-delà de l'acier, au-delà de la Lorraine. Ce qui se joue, c'est la présence d'usines sur le territoire de notre pays." Très applaudi par les ouvriers, Nicolas Sarkozy avait promis de revenir avec des engagements. Mais c'est l'échec qui était au rendez-vous deux mois plus tard.

Un an plus tard, les salariés ont élevé une stèle, "en hommage" aux promesses non tenues du président de la République : "Ici reposent les promesses de Nicolas Sarkozy faites le 4 février 2008 : 'Avec ou sans Mittal, l'Etat investira dans Gandrange'" pouvait-on y lire. Un triste présage pour les Lejaby aussi.

Re: Il y a un nouveau commentaire à [Billet Invité] La mondialisation malheureuse : l’affaire Lejaby, par Éric Verhaeghe


La mondialisation malheureuse : l'affaire Lejaby, par Éric Verhaeghe.

 

Je ne pense pas avoir écrit qu'il n'y avait aucun problème, ni qu'il ne fallait rien faire. Ce que je dis simplement, c'est que des millions de chercheurs et d'entrepreneurs partout sur la planète travaillent déjà à résoudre les problèmes actuels, et trouveront (voire trouvent déjà) des solutions. Solutions qui se passeront de dirigisme.

Pour les millions de chercheurs et d'entrepreneurs qui travaillent à résoudre les pb actuels, vous avez oublié de préciser qu'ils travaillent "ensemble"... Seuls dans leur coin, ils ne résoudront rien du tout.
Or travailler ensemble, c'est un choix libre de chacun des participants... et ce choix s'accompagne du choix libre du fonctionnement viable qui permettra que ce travail collectif soit porteur de fruit. Pour unir ses forces, l'un des choix de fonctionnement le plus viable et le plus efficace que l'expérience a retenu, c'est celui de la démocratie.
 
En démocratie française, le plus grand nombre choisi librement des représentants pour prendre les "grandes" décisions à sa place;
Ici, je vous donne en partie raison pour dire que cette structure démocratique de l'état, tel qu'elle est conçue actuellement en France, ne répond plus assez efficacement à la fonction que le peuple lui a attribuée librement au départ, et que le peuple français a perdu progressivement du pouvoir de décision sur sa destinée au profit d'une augmentation du pouvoir des élus, avec les dérives que l'on connait. C'est un fait.
Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain à grand coup de "dirigisme" ou "d'interventionnisme"; pour continuer à prospérer, le peuple éduqué choisira librement la démocratie et l'état, quitte à y perdre un peu de sa liberté, car il y gagne largement en fin de compte.